Comment explique-t-on la consommation de drogue des musiciens?
Élodie Déry
mardi 29 mars 2022 09:34
Le triste décès de Taylor Hawkins à l'agê de 50 ans nous donne une impression de déja vu. Malheureusement, de nombreux musiciens nous ont quitté trop tôt à cause de surdose :
- Amy Winehouse, empoisonnement par l'alcool
- Jimi Hendrix, barbituriques
- Janis Joplin, héroïne
- Kurt Kobain, suicide sous l'effet d'héroïne
- Whitney Houston, cocaïne
- Prince, Fentanyl
Sex, drugs & rock n' roll, mais à quel prix? Comment expliquer qu'autant de musiciens consomment des drogues et médicaments très forts, jusqu'à en mourir?
AUTO MÉDICATION
Dans un mode de vie où tout se passe sur la route et où on ne dort jamais chez soi, il est difficile de trouver un équilibre. Le dr. Yuka Sasaki, professeur de sciences psychologiques et cognitives à la Brown University, a pu observer que l'hémisphère gauche conservait un niveau d'éveil plus important lors de la première nuit passée dans un nouvel environnement.
Les musiciens sont fatigués, mais THE SHOW MUST GO ON. Ils ont mal partout, mais THE SHOW MUST GO ON. Après toute cette stimulation par les spectacles, la drogue peut aider à trouver le sommeil. S'en suit un cycle de médication pour accompagner un mode de vie effréné.
LE FOMO - Le «Fear Of Missing Out»
Avez-vous déjà entendu parler de cette expression? Elle est de plus en plus utilisée pour parler de ce que l'on vit lorsqu'on sent que notre vie est ennuyeuse parce qu'on consulte trop les moments excitants de tous sur les médias sociaux. Généralement, les artistes sont des êtres sensibles qui se sentent différents. Une fois connus et populaires, ils sont souvent soumis à la critique et leurs moindres faits et gestes sont rapportés par les médias. Freddie Mercury ne pouvait pas vivre son homosexualité en paix à cause de sa famille et du public de l’époque. Il en a grandement souffert! Ce désir d'entrer dans le moule peut mener à la consommation pour faire partie de la gang.
Charlie Bird Parker, un des saxophonistes les plus importants de sa génération, était une influence musicale et un mentor pour plusieurs. Tous les jeunes musiciens jazz voulaient être comme lui. Il était dépendant à l’héroïne et à la morphine. Lorsqu’on parcourt l’histoire des gens qui l’ont fréquenté, on réalise que plusieurs de ceux qui l’entouraient consommaient les mêmes drogues. Au départ, pour créer une connexion avec le musicien et avec le temps, par dépendance.
L'HYPOCRISIE
Avant d’être connu, un musicien bûche fort, très fort. Il n’a peut-être pas d’argent pour des chambres d’hôtel alors il dort chez des copains ou dans la van. Les gens ne donnent pas de valeur à son travail parce la musique est considérée un hobby. L'artiste doit convaincre à tous les jours la planète entière que ce qu'il fait en vaut la peine.
Du jour au lendemain, le band de ce musicien connaît un grand succès. Les gens qui riaient de lui, qui désapprouvaient ses choix, sont en première rangée lors de ses spectacles. C'est d'ailleurs le sujet de la chanson In Bloom de Nirvana. Cette souffrance à l'issu de ce qui devait mener au bonheur peut mener à faire des choix pour s'engourdir.
Bien sur, chaque histoire est différente et il ne faut pas mettre tous les artistes dans le même bateau. Toutefois, l'histoire nous a donné plusieurs exemples de souffrance chez les musiciens et la conclusion qu'on peut en tirer et que ce mode de vie est loin d'être facile, malgré tout l'argent et la popularité qu'il peut apporter.